Chronique #3: L'After Work
Chronique #3: L'After Work

Toutes ressemblances avec des protagonistes ou des faits réels seraient bien évidemment fortuites.

Plus de 2 semaines que t’es dans le ter-ter et on sent déjà que tu pèses dans le biz : le matin quand tu arrives tu sers des poignées de mains à foison et tu claques des bises à tire-larigot; bref chaque nouvelle journée s’avère être un marathon de mondanités. Les choses ont bien changé depuis ton arrivée : Pascal, Michel, Sandrine et Patricia sont partis en vacances ; ne reste plus que les stagiaires et les quelques valeureux qui sont décidés à faire de la lèche pour montrer qu’ils sont dévoués corps (et oui passer sous le bureau du chef ça compte !) et âme à leur boulot. D’ailleurs en parlant congés d’été, il y a une grande théorie qui circule dans le milieu, stipulant que, les fumistes prennent leurs vacances en juillet, les forçats du travail en août et les sado-masos n’en prennent pas du tout ! N’hésitez pas à prendre la feuille de présence pour établir des statistiques sur vos collègues et votre environnement de travail.

L’avantage dans cette triste histoire de vacances, c’est qu’au moins tu peux repérer tes alliés, ceux qui sont dans la même merde que toi et parfois depuis bien plus longtemps : les stagios et les alternants. Rapidement le 1er « déjeuner de stagiaires » se prépare, organisé par celui qui a osé poser ses couilles sur la table c’est à dire toi ! Dès lors tu te mets à recevoir un nombre d’e-mails incalculable dans ta boîte, normalement bien silencieuse, pour te dire « je suis partant » ou « je suis trop chaude » (la cochonne !). Finalement une fois tous attablé autour d’un bon gros steak frites-salade (c’est le truc le moins cher, ton père c’est peut-être Rothschild mais toi t’es pas encore Crésus mon pote) les langues se délient, les conversations s’enchaînent et tu te rends vite compte qu’il y a 2 types de personnes : celui qui est là pour se marrer, faire la teuf, se taper des meufs et éventuellement sniffer de la coke, ou alors celui qui a un gros baobab profondément enfoncé dans l’entre-deux fesses, l’empêchant de pouvoir se lâcher un bon coup. Pour ceux avec qui la mayonnaise prend, l’opération se répète à plusieurs reprises les jours suivants ce qui te vaut le droit à des regards interrogateurs de la part de tes collaborateurs. A se demander si t’es pas au zoo (non je n’accepte pas les cacahuètes, merci bien).

Quand soudain (surgit face au vent…), un Bob Morane tout droit sorti de la jungle des stagiaires, envoie à l’ensemble de la communauté une invitation pour un After work dans « un bel endroit dans Paris ». Accompagné de la fine équipe, qui comme toi, n’a pas envie de rater son entrée dans le grand monde, tu parcours le tout Paris pour rejoindre le bar-hôtel-spa-salon de massage-club de fitness qui accueille déjà quelques congénères, le verre à la main. Mon vieux, c’est le moment où il faut se sortir les doigts du cul pour aller faire connaissance avec l’ensemble des 43 participants. Tu enchaînes donc 2 gin tonic et un mojito en mode binge drinking, reprenant ainsi tes bonnes vieilles habitudes d’étudiant (par contre l’addition est étrangement pas la même à la fin). Et là tu commences à te sentir beaucoup mieux: cette douce sensation de chaleur qui s’écoule dans tes veines d’alcoolique notoire te permet d’enlever ta veste et de déboutonner ta chemise. Pour peu que la Macarena soit diffusée dans les enceintes tu serais prêt à tout donné sur le dancefloor. C’est donc chaud comme une baraque à frites que s’ensuivent les rencontres et tu en profites pour ne jamais être à marée basse (ceci est une métaphore trou de balle). Le temps passe jusqu’à ce que tu prennes conscience que finalement la belle créature, (effet pervers de l’alcool...elles sont presque toutes belles) à qui tu tiens la jambe depuis ¾ d’heures, se tape complètement de ce que tu lui racontes.

Il est temps pour toi de tirer ta révérence en espérant que demain LinkedIn s’excitera dans ta poche comme un vibromasseur en action. Tu ressors bourré comme un coin, la queue entre les jambes et le GPS interne complètement déboussolé, en hurlant les lacs du Conemara tout seul comme un connard.

Il ne reste plus qu’à faire ta petite heure et demi de transport en commun (ça c’est dans le meilleur des cas si tout va bien) pour rejoindre tes pénates situées à perpet.

Allez bonne nuit hein !

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